Une étude sociologique qualitative, utilisant des entretiens semi-structurés, a été menée auprès de 40 enfants, âgés de 9 à 11 ans, issus de quatre écoles élémentaires françaises ; puis des entretiens collectifs ont ensuite été mis en place dans chaque classe, dans lesquelles étaient expérimentés des échanges construits à partir de matériaux issus des entretiens semi-directifs.

Les résultats ont montré que les enfants issus de milieux sociaux défavorisés mentionnent moins d'aliments, semblent avoir une alimentation moins variée, consomment moins de légumes et aiment davantage manger des aliments ultratransformés que les autres. Les enfants issus de milieux sociaux favorisés semblent très préoccupés par les liens entre alimentation et santé, mentionnant préférer les aliments « faits maison » et « bio », avec des inquiétudes concernant les produits chimiques. Les disparités dans les habitudes alimentaires des enfants pourraient être théoriquement liées aux inégalités sociales observées et croissantes en matière de santé, si l'on tient compte des pratiques potentielles que ces habitudes impliquent et de leurs effets probables sur la santé.

Des recherches complémentaires pourraient porter sur la manière de construire des méthodes pédagogiques d'éducation alimentaire participatives qui s'adaptent à la réalité sociale des enfants, et donc à leurs différentes représentations de l'alimentation. Un moteur d'action serait de développer des outils pédagogiques d'éducation alimentaire qui intègrent des éléments de discours et des concepts que l'on retrouve dans les conversations des enfants.

Contacts : Louis Lebredonchel, Anthony Fardet