L’infertilité représente un fardeau croissant dans le monde, avec 1 couple sur 7 présentant des difficultés à concevoir. Dans environ 50 % des cas, cette infertilité est due à un dysfonctionnement de la spermatogenèse chez le partenaire masculin. Toutefois, 10 à 15 % des hommes présentent une infertilité qui n'est corrélée à aucun défaut des paramètres spermatiques classiques mesurés.

Des chercheurs de l’UNH ont étudié les effets de la sous-nutrition protéique maternelle sur la fertilité chez la progéniture mâle d’un modèle rongeur. Les mères nourries avec un régime pauvre en protéines pendant la gestation et la lactation donnent naissance à des mâles présentant une diminution globale de leur fertilité malgré la production de spermatozoïdes ayant une morphologie, une concentration et une mobilité normales. Les chercheurs ont ensuite montré in vitro que cette altération de la fertilité est liée à un défaut du mécanisme de capacitation des spermatozoïdes, étape de maturation ayant lieu dans le tractus génital femelle, nécessaire à la fécondation de l’ovocyte. Cette capacité moindre à féconder survient exclusivement lorsque la copulation se produit plusieurs jours avant l'ovulation. Cette étude démontre pour la première fois, sur une espèce modèle, que le stress nutritionnel maternel peut avoir des conséquences à long terme sur la santé reproductive de la progéniture mâle en affectant la physiologie du sperme, sans impact observable sur le développement des spermatozoïdes et leurs paramètres quantitatifs et qualitatifs classiques.

DOI : 10.1093/biolre/ioab222

Contact : Céline JOUSSE